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Les nouveaux charlatans modernes :
formations,
e-commerce et mirages de réussite

Rien n’a changé.
Seulement les décors.

Dans l’Ouest américain, des hommes vendaient des élixirs. Ils promettaient la santé, la vigueur, la guérison.
Une bouteille, un discours enflammé, une foule crédule. Le lendemain, ils disparaissaient, laissant derrière eux des malades encore malades. Mais pour une nuit, l’espoir avait suffi.

Autrefois, on vendait des fioles opaques, des liquides aux vertus imaginaires. Aujourd’hui, on vend des formations, des rêves empaquetés, parfois même des business clés en main. Toujours la même promesse : un raccourci vers la richesse, une délivrance immédiate.
Seule la mise en scène a changé.

Aujourd’hui, les charlatans n’arrivent plus en carriole. Ils apparaissent sur l’écran, portés par une vidéo sans odeur ni poussière. Un téléphone suffit, une connexion, et l’image d’une tour de verre dressée sous le soleil de Dubaï. Ils sourient, ils expliquent. Leur voix promet : Toi aussi, tu peux vivre comme moi.

Une Lamborghini, un jet privé, les tours de Dubaï. La promesse aussi : non plus guérir, mais réussir. Non plus soulager la douleur, mais atteindre la richesse.
On parle de revenus passifs, d’indépendance financière, de boutiques e-commerce automatiques qui tournent pendant votre sommeil.

La mécanique est la même.
L’espoir fragile des uns devient le profit assuré des autres.

L’e-commerce est devenu le nouvel élixir. On dit au jeune : Ouvre une boutique, copie ce modèle, paie ma formation. Regarde, moi je gagne des milliers d’euros par jour. On montre des captures d’écran, on maquille des chiffres.
Le rêve est simple : gagner de l’argent sans effort, en laissant des algorithmes travailler à votre place.

Mais derrière, il n’y a souvent qu’un mirage. Des stocks impossibles à écouler, des marges qui s’évaporent dans la publicité, des clients mécontents. Celui qui a acheté la formation découvre trop tard qu’il a payé pour des conseils recyclés, disponibles gratuitement ailleurs. L’espoir acheté devient une dette morale.

Sociologiquement, cela marche parce que l’époque est lourde : chômage, précarité, diplômes dévalués.
Beaucoup de jeunes se sentent inutiles avant même d’avoir commencé. Alors ils cherchent une issue de secours. Et les charlatans leur tendent un escalier en papier.

Psychologiquement, la recette est connue. On joue sur deux ressorts :
Le désespoir, qui fait croire à l’impossible
Le désir d’appartenance, qui fait acheter le rêve de faire partie des gagnants

Hier on vendait de l’eau colorée. Aujourd’hui, on vend des vidéos et des promesses. La bouteille brillait sous le soleil. Maintenant, c’est la montre en or qui brille sous la lumière d’Instagram, Youtube et TikTok.

Et toujours, le même résultat : derrière le décor, il n’y a rien. Un rêve acheté, puis perdu. Un espoir consumé.

La vérité est nue, et personne n’aime la regarder.
Personne ne vend la richesse.
Personne ne vend la liberté.
Personne ne vend la réussite.
Ce qui se vend, c’est un décor, une mise en scène, une promesse creuse.

Peut-être que nous sommes condamnés à répéter la même erreur. Peut-être pas. Il suffirait de voir les choses comme elles sont : sans fard, sans illusion.
Un homme qui sourit devant une voiture ne vend rien d’autre que son sourire. Et derrière lui, comme derrière la fiole de l’Ouest, il n’y a que du vide.

La vraie richesse ne se trouve pas dans un clic, ni dans une promesse trop belle pour être vraie.
Elle naît lentement, dans l’effort, dans la persévérance, dans les choix alignés avec ce que l’on est vraiment.

Les charlatans vendent du rêve instantané.
Mais la vie, elle, se construit dans la patience et la constance.
La réussite ne se reçoit pas : elle s’invente, elle se travaille, elle se gagne.

Alors non, nous ne sommes pas condamnés à être dupes à chaque époque.
Il suffit d’apprendre à reconnaître l’illusion pour ce qu’elle est.
À ne pas confondre les projecteurs avec la lumière.

Et à se rappeler une vérité simple : les raccourcis n’existent pas.
Mais la route, elle, est réelle. Et c’est en marchant dessus, pas à pas, que se construit la seule richesse qui vaille : celle qui ne peut pas être volée ni vendue.


La richesse que l’on poursuit dans les images est comme l’eau du désert, elle scintille de loin, mais s’évapore quand on s’en approche.
Moi, j’ai compris que la vraie richesse ne brille pas dans l’or ni dans l’acier, mais dans la sérénité, dans le temps partagé, dans la dignité de tenir bon face aux tempêtes.
La richesse n’est pas un objet. Elle n’est pas à vendre dans un marché de promesses.
Elle naît lentement, comme une graine qu’on arrose. Elle demande de la patience, du courage, et la certitude que chaque pas, même petit, mène quelque part.
Beaucoup cherchent un raccourci. Mais il n’y a pas de raccourci vers soi-même.
La vraie richesse se trouve dans l’effort juste, dans la clarté de l’esprit, dans la lumière des choix assumés.
Toi, marche sans te détourner, même si la route est longue. Les mirages ne sont que des ombres. Ta vraie richesse est déjà en toi : la lumière que tu portes et que personne ne peut t’arracher.


~ Rédigé par : Abd.essamad AARAB