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Gaza détruite : l’effacement d’un patrimoine et d’une identité

L’urbicide : quand la ville devient une cible
Depuis octobre 2023, la bande de Gaza subit une destruction systématique de son tissu urbain.
Selon l’ONU, près de 70 % des bâtiments ont été endommagés ou détruits, soit environ 163 778 structures touchées .
Cette stratégie, qualifiée d’urbicide, vise à effacer non seulement les infrastructures physiques, mais aussi l’identité culturelle et sociale des habitants.

Une architecture anéantie
Des édifices emblématiques tels que le Rashad Shawa Cultural Center, conçu par l’architecte syrien Saad Mohaffel, ont été réduits en ruines . Ce centre, symbole de la vie culturelle gazaouie et représentait un exemple d’architecture adaptée au climat méditerranéen.
Sa destruction illustre la volonté d’effacer la mémoire collective et le patrimoine architectural de Gaza.

L’impact humanitaire et urbain
La destruction massive a laissé 1,9 million de personnes déplacées, soit 90 % de la population de Gaza .
Les infrastructures essentielles telles que les hôpitaux, les écoles et les lieux de culte ont été ciblées, aggravant la crise humanitaire.
La reconstruction est estimée à plus de 18,5 milliards de dollars, un défi colossal pour une région déjà fragilisée.

Une mémoire à reconstruire
Au-delà des chiffres, c’est l’âme de Gaza qui est atteinte. Chaque bâtiment détruit emporte avec lui des souvenirs, des traditions et une histoire.
Les architectes et les urbanistes ont un rôle crucial à jouer dans la préservation de cette mémoire et la reconstruction d’un avenir pour Gaza.

La bande de Gaza, à travers les décombres de ses quartiers, nous rappelle à quel point l'architecture et l’urbanisme ne sont pas seulement des disciplines techniques ou esthétiques, mais profondément humaines et politiques.
Lorsqu’une ville est effacée, ce sont des vies, des mémoires, des héritages et des repères culturels qui s'effondrent.
L'effacement systématique de l'espace urbain à Gaza questionne notre rôle, en tant qu’architectes, urbanistes ou intellectuels, dans la défense du droit à un chez-soi, à la dignité et à la continuité culturelle.
Au-delà des frontières, la reconstruction, qu’elle soit physique, sociale ou morale, exige une prise de conscience collective. Elle appelle à une architecture de résistance, mais aussi de réconciliation et de mémoire.


Sources :
Les données et faits présentés dans cet article sont issus de plusieurs rapports et publications de référence, notamment :
Les analyses de l’ONU et de l’UNOSAT sur les destructions à Gaza.
Les rapports du World Bank Group concernant l’évaluation des dégâts et les coûts de reconstruction.
Des articles publiés dans Le Monde, The Guardian, ainsi que des informations historiques issues de Wikipedia (Rashad Shawa Cultural Center).
Toutes les sources ont été vérifiées et sont accessibles en ligne à travers leurs sites officiels.


En tant qu’humains, en tant que citoyens du monde, nous partageons tous une responsabilité morale dans la défense du droit à un chez-soi , à la dignité, et à la continuité culturelle. Que nous soyons architectes, urbanistes, étudiants, penseurs, ou simples observateurs, ce qui se passe en Palestine, et particulièrement à Gaza, ne peut laisser aucun cœur honnête indifférent.
La destruction d’une ville ne se résume pas à la chute des murs et des toits. Elle marque l’effacement d’identités, la rupture des liens sociaux, la disparition des repères historiques et symboliques. Chaque rue rasée, chaque bâtiment effondré, emporte avec lui une partie de l’humanité.
Aujourd’hui, à Gaza, c’est la mémoire collective d’un peuple entier qui est méthodiquement anéantie. Nous avons le devoir d’en témoigner, de comprendre et de résister, par la pensée, par la parole ou par la solidarité.


Notre plume, aussi modeste soit-elle, se veut un outil de mémoire, de dénonciation, et d’engagement pour un monde plus juste.


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~ Rédigé par : Abd.essamad AARAB